Nous ne mesurons le temps que par le biais de mouvements cycliques, ceux des aiguilles d’une horloge par exemple, ou bien par les fréquences de vibrations de particules : c’est là l’exemple primordial de « conception spatiale de la durée « sur laquelle Bergson a tant insisté :
https://espacehott.wordpress.com/2022/04/20/bergson-et-la-question-du-temps/
Mais revenons sur cette illusion selon laquelle l’instant « tombe » continuellement dans le passé :
https://espacehott.wordpress.com/2022/01/22/a-chaque-instant-linstant-present-tombe-dans-le-passe/
Illusion du « temps chronologique « créée par nous dans « notre marche tangente à l’Esprit » selon la formule de Marie-Anne Cochet
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“Pour cesser d’être tantôt une sensation (parfois je suis) et tantôt une pensée (parfois je pense) IL n’y a d’autre moyen que de transformer la sensibilité en expression d’intelligence , comme dans la science, ou l’intelligence en expression de sensibilité, comme dans l’art. Alors on possède par l’esprit ce qui nous atteint par la chair et la pénétration de l’une par l’autre s’accomplit sans contradiction. À la limite, tout le pensé serait vécu, tout le vécu serait pensé, et la conscience serait sans ombres. Les œuvres créées ainsi nous recréent à leur tour selon leurs normes idéales et, engendrées par les hommes dans la conversion de la chair à l’esprit, elles engendrent à leur tour, par l’intériorisation de l’esprit dans la chair, une humanité plus pure, plus spécifiquement humaine.
L’artiste et le poète communient inconsciemment avec l’immanente présence de l’actuel. Passé et futur s’unifient en eux par leur adhérence à la beauté spontanément perçue. Et d’ailleurs dans le présent éternel où se meut la pensée, le futur est toujours un souvenir qui renaît dans une émotion nouvelle. L’éternel retour de Nietzsche n’est qu’un essai de chronologie pour atteindre et exprimer l’éternité du présent qu’il a certainement ressentie plusieurs fois dans un choc terrible et qu’il a tenté de traduire. Le Temps chronologique ne vient pas vers nous; c’est nous qui le créons pas à pas dans notre marche tangente à l’esprit”
C’est par le mécanisme mathématique de l’intégration que le passé est produit : la différentielle dt de l’instant s’agrège selon la formule bien connue du calcul intégral :
https://fr.wikipedia.org/wiki/Intégration_(mathématiques)
https://couleur-science.eu/?d=211a43–les-integrales-en-math
Un temps passé est toujours donné par l’intégration de dt :
∫dt
Entre deux limites u et v, ce qui revient à calculer la primitive F de la fonction constante 1, et à calculer F(v) – F(u), ici la primitive F est évidemment la fonction identité t et la différence cherchée est v – u.
Tout temps passé est fini et donné par ce mécanisme d’intégration, analogue à celui employé pour une coordonnée spatiale x
∫dx
C’est en ce sens que je parle de « spatialisation » du temps, car la différentielle dt, qui est l’instant, l’Absolu, l’Un est traitée comme une longueur infinitésimale dans l’espace
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