Ce sont ces propos qui autorisent une distinction, fondatrice ici, entre « pensée de l’être « où ontologique et « pensée de l’un »ou hénologique qui se retrouve à mon sens dans les religions, pensée ontologique dans le judaisme et l’islam,, pensée hénologique dans le christianisme et le vedanta hindouiste
« Dieu ne naîtra pas d’une intuition tournée vers l’extérieur comme celle qui nous met en présence d’une chose ou d’une personne. Dieu est précisément ce chez qui l’existence ne sera pas différente de l’essence ; et cette essence ne se manifestera que du dedans grâce à l’effort de réflexion qui découvre dans le progrès indéfini dont est capable notre pensée l’éternité de l’intelligence et l’universalité de l’amour. Nous ne doutons pas que Dieu existe puisque nous nous sentons toujours, selon la parole de Malebranche, du mouvement pour aller plus loin jusqu’à cette sphère lumineuse qui apparaît au sommet de la dialectique platonicienne où, passant par dessus l’imagination de l’être, l’unité de l’Un se suffit et se répond à soi-même. Méditer l’Être nous en éloigne ; méditer l’unité y ramène. »
Ce passage extraordinaire est tiré du chapitre V : « Dieu » du livre « Héritage de mots, héritage d’idées) terminé en novembre 1943, deux mois avant la mort du Sage survenue le 18 janvier 1944.
Entendons nous : je ne dis pas que cette « pensée recherchée « de l’un, qui est aussi pensée du temps, est identique au christianisme. La métaphysique traditionnelle aristotélicienne est la pensée ontologique, prépondérante depuis deux millénaires, et qui est aussi pensée de l’espace.
C’est donc à une révolution de pensée qu’ espère aboutir la recherche en vue de cette nouvelle pensée de l’un, qui serait le versant philosophique et scientifique de la révolution religieuse du christianisme.
Quant aux deux autres religions dites « abrahamiques », le verset évangélique bien connu s’´applique à elles :
« Laissez-les morts enterrer les morts »
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