L’amour est un crime parfait

J’avais vu ce grand film à sa sortie et j’avais écrit cet article :

https://anthroposophiephilosophieetscience.wordpress.com/2019/09/25/lamour-est-un-crime-parfait/

Le lien donné pour le voir sur ok.ru fonctionne..

Mais cet article explique le sens de ce titre énigmatique : le crime d’Eros c’est de se faire passer pour l’Amour céleste, l’amour intellectuel de Dieu :

«

Le « crime » c’est pour Eros le fait de se faire passer pour Amor Dei intellectualis , qui est le véritable Amour (et non pas Agapé )  :

»L’intuition spinoziste n’est rien si elle n’est éternelle et totale, si elle ne se rend capable d’appuyer la transparence et l’universalité de l’amour à l’immanence et à la certitude du vrai »

et Brunschvicg explicite cette « unique vérité »  de la philosophie en deux leçons :

»En d’autres termes, il n’y a qu’un problème pour le philosophe, ou plus exactement on est philosophe dans la mesure où l’on parvient à ne plus poser qu’un problème, là où il y en a deux selon le vulgaire, et entre lesquels il lui paraîtrait ridicule de chercher le moindre rapport : apercevoir la vérité dans une telle sphère d’évidence qu’elle ne jette plus d’ombre, porter son amour à une telle hauteur de désintéressement qu’il ne puisse plus devenir cause de tristesse et, par suite, de haine. Cela, c’est tout un pour Spinoza comme pour Platon. La dialectique du Banquet porte à son sommet le μάθημα, et l’Ethica more geometrico demonstrata s’achève dans l’unité de l’amour intellectuel chez l’homme et chez Dieu »

ou, dans « Raison et religion » :

»Les théologiens se sont attachés à distinguer entre la voie étroite : Qui n’est pas avec moi est contre moi, et la voie large : Qui n’est pas contre moi est avec moi.Mais pour accomplir l’Évangile, il faut aller jusqu’à la parole de charité, non plus qui pardonne, mais qui n’a rien à pardonner, rien même à oublier : Qui est contre moi est encore avec moi. 

Et celui-là seul est digne de la prononcer, qui aura su apercevoir, dans l’expansion infinie de l’intelligence et l’absolu désintéressement de l’amour, l’unique vérité dont Dieu ait à nous instruire…. »

Et ce crime est parfait parce qu’il n’y a pas de cadavre : nul ne sait si l’Amour ( divin, intellectuel) se lèvera un jour et existera dans une âme et un corps ?

L’amour intellectuel est l’objet recherché ici, un certain nombre d’articles ont été écrits là dessus :

https://espacehott.wordpress.com/2022/11/29/lunite-entre-dieu-et-humanite-cest-lamour-intellectuel-de-dieu-amor-dei-intellectualis-de-spinoza/

https://espacehott.wordpress.com/2022/09/30/denis-collin-lamour-intellectuel-de-dieu/

https://espacehott.wordpress.com/2022/03/22/l-absolu-lunique-verite-dont-dieu-ait-a-nous-instruire/

https://espacehott.wordpress.com/2022/07/16/amordeiintellectualis-lacte-unifiant-de-lintelligence-et-lacte-unifiant-de-lamour/

https://espacehott.wordpress.com/2022/07/25/saint-paul-sans-lamour-je-ne-suis-quune-cymbale-qui-resonne/

Dieu c’est la présence de l’unité dans la conscience, le plus haut achèvement des celle ci : c’est l’Amor Dei Intellectualis . Et la religion ce n’est pas « croire en Dieu » c’est l’amour intellectuel de Dieu, qui est ou non dans la conscience : on n’y « croit pas » sinon ce serait une transcendance, objet d’un « jugement de transcendance », on sait avec certitude s’il est ou non dans l’immanence qu’est la conscience : Dieu est immanent, non transcendant.

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