Spinoza : principes de la philosophie de Descartes (partie I à III)

http://spinozaetnous.org/wiki/Principes_de_la_philosophie_de_Descartes/Partie_I

On parle souvent de « L’éthique « mais à mon avis cet ouvrage, des « Principes de la philosophie de Descartes « ainsi que le « traité de la réforme de l’entendement « ( inachevé) sont les plus importants.

J’avais écrit un article , que je ne retrouve pas, sur une démonstration par Spinoza dans les « principes de la philosophie de Descartes « du fait que le « malin génie » cartésien, doit être réfuté : Dieu ne peut pas être trompeur, pas plus qu’en géométrie la somme des angles d’un triangle ne peut être différente de deux angles droits , soit 180 degrés. Or ce Dieu possiblement trompeur joue un rôle essentiel dans le cogito : admettons que Dieu me trompe, encore faut il que je pense, et donc que je sois, pour être trompé .

Ces principes sont un bon exemple de la « méthode axiomatique « de Spinoza, qui depuis a eu le succès que l’on sait.

Muni de cette méthode, il est impossible, même à Dieu, de me tromper, de me pousser à une faute de raisonnement. C’est cela que les rabbins auteurs du Herem de 1656 n’ont pas pu supporter.

https://leonbrunschvicg.wordpress.com/le-herem-de-spinoza/

C’est cela qu’ils appellent sa « mauvaise voie »

« Les messieurs du Mahamad vous font savoir qu’ayant eu connaissance depuis quelques temps des mauvaises opinions et de la conduite de Baruch de Spinoza, ils s’efforcèrent par différents moyens et promesses de le détourner de sa mauvaise voie. Ne pouvant porter remède à cela, recevant par contre chaque jour de plus amples informations sur les horribles hérésies qu’il pratiquait et enseignait et sur les actes monstrueux qu’il commettait… »

Le Dieu d’Israel, ainsi que le révèle le verset du Deutéronome « Shma Israël »

https://fr.wikipedia.org/wiki/Chema_Israël

Est l’un transcendant, monstre théologique qui s’oppose à l’un immanent ( à la conscience qui a atteint la réalisation, c’est à dire la présence de l’unité en elle) de la philosophie « idéaliste mathématisante « :

https://espacehott.wordpress.com/2022/09/11/un-immanent-et-un-transcendant/

Le Dieu de l’islam, ALLH, est le Dieu d’Israel, YHVH, c’est l’un transcendant, comme on le voit à la lecture de la sourate 112 :

http://www.coran-en-ligne.com/Sourate-112-Al-Ikhlas-Le-monotheisme-pur-francais.html

Seulement le raisonnement philosophique de Marie Anne Cochet, la meilleure des commentatrices de Brunschvicg, est clair :

«

Cette notion de vérité , acte de présentification en dehors duquel rien n’existe, ne doit pas rester confuse. Malgré le dédoublement qui résulte du passage du présent éternel au présent chronologique essentiellement fuyant, il ne s’agit pas d’un dualisme, car rien n’est séparé dans l’acte spirituel. Il ne s’agit pas non plus d’un monisme, la notion d’un tout accomplissant justement cet arrêt, qui trahit l’acte de l’esprit. Il s’agit d’une propagation de ce pouvoir unitif qui exprime seul le pouvoir d’actualisation, qui soutient le monde des corps et celui de la pensée. Il ne faut pas confondre ce pouvoir du lien, par lequel l’intelligence saisit les choses dans son double mouvement, d’abord en les attachant par une succession chronologique, ensuite en les intégrant toutes dans chacune de leurs articulations séparées , avec une procession de l’un vers le multiple et un retour du multiple vers l’un, selon le mode plotinien. Ceci pour deux raisons :
1 toute procession est chronologique et n’exprime que le terme médiat de l’esprit, son expression diminuée

2 l’un n’est pas transcendant, mais exprimé adéquatement par l’immanence ; c’est par elle qu’il est inséparable du réel, contenu en chacun de ses termes et les contenant tous, connus et inconnus. En vertu de la conception de la vérité telle que nous l’avons exposée et de la connaissance intégrale qui en résulte, la transcendance est ici absolument écartée. Car une Transcendance ne peut se poser que par un jugement ou une croyance affirmative. Mais un jugement de Transcendance seraittranscendant lui même à la chose jugée, qui dépendrait de lui . Et une affirmation la rendrait dépendante d’une croyance, sans vérification possible . La notion de foi exclut celle de vérité ; car une notion connue vraie n’est plus objet de foi et d’une notion mystérieuse, on ne peut savoir si elle est vraie ou fausse. C’est pourquoi les croyants ne peuvent affirmer leur foi que par le martyre, qui d’ailleurs ne prouve aucune vérité. C’est pourquoi Galilée n’avait pas besoin de mourir pour que sa science soit vraie.
L’immanence au contraire est vérifiée sitôt connue, puisqu’elle est l’acte même de présentification »

Ce terme de présentification renvoie à la présence de la conscience à l’Instant, qui est l’Absolu, l’Un :

https://espacehott.wordpress.com/2022/04/15/quest-que-labsolu-linstant-appele-chronon/

https://espacehott.wordpress.com/2022/09/20/lunite-absolue-chez-spinoza/

C’est le plus haut niveau que la conscience puisse atteindre, sa déification :

« nous devrons donc conclure qu’en dehors de la présence de l’unité dans une conscience qui sait n’être radicalement extérieure à rien, il n’y a rien » ( Brunschvicg)

« Dieu, s’il faut le nommer, est la présence d’unité dans la conscience. Toute autre définition en contredit la notion » ( Marie Anne Cochet , « Commentaire sur la conversion spirituelle dans la philosophie de Brunschvicg « , 1937)

Ce n’est rien d’autre que le verset évangélique : « Moi et mon Père sommes Un », pierre d’achoppement avec le judaisme et l’islam

Là est la signification de la parole de Wittgenstein : « il a la vie éternelle, celui qui vit dans le présent «

https://espacehott.wordpress.com/2022/02/02/le-present-eternel-de-la-reflexion/

https://espacehott.wordpress.com/2022/05/19/aion-linstant-cest-le-present-eternel/

https://espacehott.wordpress.com/2022/07/11/quest-ce-que-vivre-dans-le-present/

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