Deux attitudes possibles de l’âme humaine en face de Dieu : selon la dialectique de l’être ou selon celle de l’Un

Ces deux voies apparaissent dans la citation de Brunschvicg que j’ai souvent donnée ici :

« Méditer l’être éloigne de Dieu; méditer l’un y ramène «

https://espacehott.wordpress.com/2022/10/20/mediter-letre-eloigne-de-dieu-mediter-lun-y-ramene-leon-brunschvicg/

Dieu n’est pas (un étant) c’est un « unant », terme que j’ai trouvé en mathématiques chez Frank Jedrzejewski

https://espacehott.wordpress.com/2023/07/03/franck-jedrzejewski-diagrammes-et-categories-3/

https://espacehott.wordpress.com/2022/11/03/dieu-nest-pas-il-une/

C’est selon moi Alexandre Grothendieck, le plus grand mathématicien français (1928-2014) qui est en quelque sorte le « Prophète « de l’unification, de la voie de l’un

https://anthroposophiephilosophieetscience.wordpress.com/2018/03/12/la-vision-de-lunite-des-mathematiques-de-grothendieck-au-dela-de-celle-de-lautman/

Mais il est une autre citation de Brunschvicg que je préfère à toutes, et qui est d’ailleurs sur l’un de mes comptes Twitter, c’est :

« Les trois propositions génératrices du scepticisme, de l’immoralisme et de l’athéisme sont : le vrai est, le bien est, Dieu est »

C’est à dire que la foi, qui aboutit à la certitude que « Dieu est », ce qui constitue un jugement de transcendance, équivaut en fait à l’athéisme, qu’elle engendre. C’est la catastrophe spirituelle de l’Un transcendant, qui est expliquée ici par Marie Anne Cochet dans son livre de 1937 ( pour le congrès Descartes, à l’occasion du tricentenaire du « Discours de la méthode « paru en 1637 :

https://fr.wikipedia.org/wiki/Discours_de_la_méthode )

« Commentaire sur la conversion spirituelle dans la philosophie de Brunschvicg «

https://espacehott.wordpress.com/2022/05/29/necessaire-reforme-des-religions-abrahamiques-remplacer-lun-transcendant-par-lun-immanent-a-la-conscience/

https://anthroposophiephilosophieetscience.wordpress.com/2018/07/29/cochetbrunschvicg-24-scienceinternelle-ni-monisme-ni-dualisme/

«

Cette notion de vérité , acte de présentification en dehors duquel rien n’existe, ne doit pas rester confuse. Malgré le dédoublement qui résulte du passage du présent éternel au présent chronologique essentiellement fuyant, il ne s’agit pas d’un dualisme, car rien n’est séparé dans l’acte spirituel. Il ne s’agit pas non plus d’un monisme, la notion d’un tout accomplissant justement cet arrêt, qui trahit l’acte de l’esprit. Il s’agit d’une propagation de ce pouvoir unitif qui exprime seul le pouvoir d’actualisation, qui soutient le monde des corps et celui de la pensée. Il ne faut pas confondre ce pouvoir du lien, par lequel l’intelligence saisit les choses dans son double mouvement, d’abord en les attachant par une succession chronologique, ensuite en les intégrant toutes dans chacune de leurs articulations séparées , avec une procession de l’un vers le multiple et un retour du multiple vers l’un, selon le mode plotinien. Ceci pour deux raisons :
1 toute procession est chronologique et n’exprime que le terme médiat de l’esprit, son expression diminuée

2 l’un n’est pas transcendant, mais exprimé adéquatement par l’immanence ; c’est par elle qu’il est inséparable du réel, contenu en chacun de ses termes et les contenant tous, connus et inconnus. En vertu de la conception de la vérité telle que nous l’avons exposée et de la connaissance intégrale qui en résulte, la transcendance est ici absolument écartée. Car une Transcendance ne peut se poser que par un jugement ou une croyance affirmative. Mais un jugement de Transcendance seraittranscendant lui même à la chose jugée, qui dépendrait de lui . Et une affirmation la rendrait dépendante d’une croyance, sans vérification possible . La notion de foi exclut celle de vérité ; car une notion connue vraie n’est plus objet de foi et d’une notion mystérieuse, on ne peut savoir si elle est vraie ou fausse. C’est pourquoi les croyants ne peuvent affirmer leur foi que par le martyre, qui d’ailleurs ne prouve aucune vérité. C’est pourquoi Galilée n’avait pas besoin de mourir pour que sa science soit vraie. »

Ceci revient à dire que c’est la même attitude de l’âme vis à vis de la vérité (« le vrai est ») que celle vis à vis de Dieu qui engendre scepticisme comme athéisme . Cette attitude spirituelle est l’attitude ontologique , qui doit être équilibrée par l’attitude hénologique, qui seule permet qu’il y ait une vérité :

« Cet acte de présentification, dont parle Marie Anne Cochet, est ce qui donne un présent, et permet qu’il y ait une vérité : en dehors de lui, rien n’existe. C’est l’Absolu, AION, l’instant »

Il importe pour trouver l’attitude juste de se tenir au large du Charybde et du Sylla que sont dualisme comme monisme :

« Cette notion de vérité , acte de présentification en dehors duquel rien n’existe, ne doit pas rester confuse. Malgré le dédoublement qui résulte du passage du présent éternel au présent chronologique essentiellement fuyant, il ne s’agit pas d’un dualisme, car rien n’est séparé dans l’acte spirituel. Il ne s’agit pas non plus d’un monisme, la notion d’un tout accomplissant justement cet arrêt, qui trahit l’acte de l’esprit. Il s’agit d’une propagation de ce pouvoir unitif qui exprime seul le pouvoir d’actualisation, qui soutient le monde des corps et celui de la pensée. Il ne faut pas confondre ce pouvoir du lien, par lequel l’intelligence saisit les choses dans son double mouvement, d’abord en les attachant par une succession chronologique, ensuite en les intégrant toutes dans chacune de leurs articulations séparées , avec une procession de l’un vers le multiple et un retour du multiple vers l’un, selon le mode plotinien. Ceci pour deux raisons :
1 toute procession est chronologique et n’exprime que le terme médiat de l’esprit, son expression diminuée

2 l’un n’est pas transcendant, mais exprimé adéquatement par l’immanence ; c’est par elle qu’il est inséparable du réel, contenu en chacun de ses termes et les contenant tous, connus et inconnus. En vertu de la conception de la vérité telle que nous l’avons exposée et de la connaissance intégrale qui en résulte, la transcendance est ici absolument écartée. Car une Transcendance ne peut se poser que par un jugement ou une croyance affirmative. Mais un jugement de Transcendance seraittranscendant lui même à la chose jugée, qui dépendrait de lui . Et une affirmation la rendrait dépendante d’une croyance, sans vérification possible . La notion de foi exclut celle de vérité ; car une notion connue vraie n’est plus objet de foi et d’une notion mystérieuse, on ne peut savoir si elle est vraie ou fausse. C’est pourquoi les croyants ne peuvent affirmer leur foi que par le martyre, qui d’ailleurs ne prouve aucune vérité. C’est pourquoi Galilée n’avait pas besoin de mourir pour que sa science soit vraie. »

Dans l’attitude ontologique, d’où dépend toute la métaphysique occidentale, est « croyant » celui qui est certain au nom de la vraie foi que Dieu Est ou existe.

Dans l’autre attitude, informée selon la dialectique de l’un, et non de l’être, le jugement de transcendance (« Dieu est » ) cède la place à l’immanence radicale qu’est l’amour intellectuel, qui est aussi l’éternité

https://espacehott.wordpress.com/2022/02/14/quelques-citations-illuminatrices-de-leon-brunschvicg/

« il est malaisé de décider si l’armée des vivants peut avoir l’espérance, suivant la magnifique image que nous a proposée Bergson, de « culbuter lamort« ; mais, puisque le salut est en nous, n’est il pas assuré que l’arméedes esprits débouche dans l’éternité, pourvu que nous ayons soin de maintenir à la notion d’éternité sa stricte signification d’immanenceradicale ? »

C’est à dire que l’amour est plus fort que la mort : oui, mais c’est l’amour intellectuel.

L’acte de présentification, hors duquel rien n’est, permet qu’il y ait la vérité et le présent AION, l’Instant, l’Absolu- Un

« Nous devrons donc conclure qu’en dehors de la présence d’unité dans une conscience qui sait n’être radicalement extérieure à rien,

IL N’Y A RIEN «

https://espacehott.wordpress.com/2022/09/20/lunite-absolue-chez-spinoza/

https://espacehott.wordpress.com/2022/06/16/cochetbrunschvicg-dissolution-de-lhumanite-dans-lesprit/

https://espacehott.wordpress.com/2022/02/09/reprise-du-hashtag-cochetbrunschvicg-pour-eclaircir-le-probleme-de-la-difference-entre-dialectique-de-lun-et-dialectique-de-letre/

https://espacehott.wordpress.com/2022/03/12/cest-maintenant-ou-jamais-de-letre-a-lun-vers-une-theorie-du-temps/

On peut lire sur ce blog l’article « De l’être à l’un » dé Charles Singevin :

https://espacehott.wordpress.com/2022/07/15/charles-singevin-de-letre-a-lun-2/

https://espacehott.wordpress.com/2022/03/02/singevin-de-letre-a-lun/

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